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SON HISTOIRE

Extrait du livre de Alain P. Bodros "CONDE SAINTE LIBIAIRE - Regards sur l'histoire de notre village"

 

La compagnie d'arc, ou Société du noble jeu de l'Arc

 

La compagnie d'arc de Condé semble remonter à 1302, et serait la plus ancienne compagnie de France, et même, semble-t-il, d'Europe..., qui se soit pérénnisée jusqu'à nos jours.

 

Ces compagnies qui ont commencé de s'organiser au IXème siècle, se sont faites sur le modèle, ou dans la continuité, des ghelde des francs (d'où dérive le mot "guilde", utilisé plus tard par nombre de confrérie...), ces groupes guerriers portaient l'idée d'une union festive entre les membres, qu'ils soient princes ou artisans, tous conjurés et liés par un même serment...

 

Texte de M. Pradona, monographie sur Condé..., de 1925

 

Le Noble Jeu de l'Arc

 

Depuis Charles le Chauce (843-877), l'abbé de l'abbaye royale de Saint Médard les Soissons, en qualité de grand maître et juge souverain du noble jeu de l'arc et des confrérie de Saint Sébastien de tout le royaume de France, a donné, à différentes époques, des statuts généraux réglementant les compagnies d'archers.

 

C'est au XIIIème siècle, lors des premiers essais de la milice bourgeoise, que commencèrent à se développer en France, et principalement dans notre région, les compagnies d'archers.

 

Suivant une ordonnance rendu par Louis XV, en 1774, il fut décidé, par exemple, que, dans tout le royaume, il y aurait pour les chevaliers de l'arc et les arquebusiers, un uniforme ainsi composé : habit rouge de camelot ou de bouracan, avec boutons en or et brandebourgs, 12 boutonnières par devant, 3 à chaque poche et par derrière, parements et collets en bouracan, couleur chamois, garnis au pourtour d'un petit galon en or, une épaulette en or aves franges et graines d'épinard, veste et culotte en bouracan chamois... Cet uniforme ne fut vraisemblablement jamais porté par les chevalier de Condé qui, à cette époque, avaient déjà beaucoup de mal à se procururer leurs vêtements quotidiens.

 

La compagnie de Condé est composé d'un roi (première personne du jeu), un capitaine, un lieutenant, et de simples chevaliers. La compagnie comporte en plus un trésorier et un secrétaire.

 

 

Chaque année, le premier dimanche de Mars (dans notre compagnie) a lieu le tir de "l'abat oiseau"qui désignera le nouveau Roy pour l'année.

 

Pour être roi, il faut abattre l'oiseau en l'ayant touché sur une partie de son corps. Le tireur qui abat l'oiseau en ébranlant la perche ne peut être proclamé roi. Lorsque l'oiseau est abattu, la compagnie se retire, en bon ordre, pour procéder à la proclamation du roi et au renouvellement des officiers du bureau.

 

Lorsqu'un archer abat l'oiseau trois fois de suite..., il est déclaré et reconnu empereur. Apartir de ce jour il a, et sa vie durant, le premier pas et la première voix, en tout et partout, avant le roi !

 

Lorsque le roi tire son premier coup de flèche, les officiers et chevaliers, par respect, doivent se tenir debout et découvert.

 

Les compagnies d'arc de plusieurs communes voisines se groupent entre elles pour former une association appelée "famille".

 

Lorsque des sociétés effectuent des tirs ensemble, ces tirs s'appellent "partie de jardin", ils ont lieu suivant un certain cérémonial : les archers de la commune où doit avoir lieu la partie se portent en corps, drapeau et tambour en tête, au devant de la société rivale qui, elle aussi, est précédée de son drapeau et de son tambour. Lorsque les deux compagnies sont arrivées à proximité l'une de l'autre, les tambours battent au champ, les chavaliers se découvrent et les drapeaux échangent leurs saluts. Puis les deux compagnies se dirigent ensemble, les drapeaux marchant de front vers le jeu de l'arc où elles doivent se disputer l'honneur d'avoir le plus beau tir... Avant de commencer la partie, les drapeaux s'inclinent devant chaque "butte", pendant que les tambours battent au champ et que les chevaliers se découvrent. A sa première flèche, chaque tireur, tête nue, doit dire : "Salut et honneur à la compagnie !...". Lorsque la partie est terminée, un bouquet est offert à la compagnie victorieuse, et les sociétés se séparent avec le même cérémonial qu'à la réception...

 

Indépendamment de la "partie de jardin", les archers trouvent l'occasion de montrer leur adresse dans un autre tournoi pacifique appelé "prix général", auquel peuvent prendre part tous les archers de France. Ce tournoi est doté de nombreux prix en argents ou en objet divers qui sont attribués aux plus adroits tireurs...

 

 

 

 

 

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